Mrs Marie Mora of Billère, Pyrénées-Atlantiques, France has celebrated her 110th birthday. She was born in Madrid, Spain (to French parents, her father was working on the construction of railroads there) on 27 March 1914.
PARKEVIN ESTRADE, PUBLIÉ LE27 MARS 2024 À 18H36, MODIFIÉÀ19H55.
Marie Mora, la doyenne du Béarn a fêté son cent-dixième anniversaire ce mercredi 27 mars dans l’Ehpad des Petites sœurs des pauvres à Billère.
Une petite couronne sur la tête, un paquet-cadeau dans une main et un trophée estampillé « Super-centenaire » dans l’autre, Marie Mora a vécu un anniversaire dont elle se rappellera longtemps ce mercredi 27 mars pour ses 110 ans. Originaire de Moumour, un petit village à côté d’Oloron, elle est aujourd’hui la doyenne de l’Ehpad billérois « Ma Maison », de l’agglomération et même du Béarn. À l’échelle du département et de la grande Région, elle n’est devancée que par Augusta Oteiza, 111 ans, qui vit à Boucau.
Quatre vies
Pour fêter Marie Mora, l’équipe de l’Ehpad a donc mis les petits plats dans les grands pour la fête mensuelle des anniversaires des résidents. La doyenne était forcément LA superstar. « Je vis ma quatrième vie ici », a assuré celle qui est désormais super-centenaire alors que l’animateur du jour, Sassou, lui met le micro dans les mains. « À cette allure, elle en a encore pour 110 ans », promet même le leader du groupe de musique africaine Togo Tempo au moment de lancer les festivités.
Pas impressionnée pour un sou par les nombreux objectifs pointés vers elle, Marie Mora garde une mémoire exceptionnelle. Elle se rappelle même sa petite enfance. « Je me souviens très bien de l’Armistice de 1918 », assure cette Béarnaise née en 1914 à Madrid où son père travaillait à la construction des chemins de fer espagnols.
Quatre mois après sa naissance, la guerre éclate et sa famille rentre en France. Son père est alors mobilisé et elle ne le reverra pas avant l’Armistice. Après la guerre, ils repartent vivre en Espagne. Marie Mora fait ses études au lycée français de Madrid. À 21 ans, elle entame alors sa deuxième vie et épouse un Basco-Béarnais avec qui elle part vivre en Côte d’Ivoire. Après quelques allers-retours entre l’Afrique où travaille Monsieur, et le Béarn, le couple s’installe à Moumour en 1945. C’est le début de sa troisième vie. Un nouvel acte qui va durer jusqu’à son départ de Moumour et son entrée au sein de l’Ehpad .
Mais alors quel est son secret de longévité pour atteindre un tel âge ? Sa réponse est toute trouvée : « J’ai eu une vie normale, un bon mari et une très bonne famille », sourit la centenaire lorsqu’on l’interroge sur le sujet. « Je crois que c’est aussi une question de caractère. J’accepte les choses comme elles sont et je ne me mets jamais en colère. Je suis patiente et je prends toujours le temps qu’il faut ».
Et si la vue et l’ouïe lui sont parfois difficiles, Marie Mora, conserve une vitalité d’esprit redoutable. « Je fais très souvent des mots croisés et des mots fléchés. Des mots fléchés niveau 3 », insiste cette retraitée qui avoue s’intéresser à tout, « sauf aux maths » : « Je m’informe beaucoup ». Elle en profite également pour lancer un appel aux jeunes. « Il faut qu’ils ouvrent les yeux ! Ils sont toujours là, avec leurs trucs (NDLR : les smartphones). Mais regardez un peu ce qui se passe autour de vous », tonne Marie Mora.
Une longévité saluée
Présente à ses côtés toute l’après-midi, Sœur Agnès regarde avec beaucoup de respect cette femme à l’esprit toujours aussi vif. « J’étais là quand elle est arrivée il y a huit ans, elle n’a pas changé, elle a toutes ses facultés », se réjouit la religieuse qui croit même possible que Marie Mora soit la doyenne mondiale des structures gérées par les Petites sœurs des pauvres.
Également présent ce mercredi, le maire de Billère, Jean-Yves Lalanne a, lui aussi, salué la longévité de son administrée. « C’est d’abord grâce à elle, mais c’est aussi grâce à vous qu’elle a pu atteindre cet âge », souligne le maire devant le personnel de l’Ehpad . Et ce n’est pas Marie Mora qui va le contredire : « Je me sens très très bien ici », clame la centenaire à qui veut l’entendre.
Un Ehpad géré par les Petites sœurs des pauvres
Installé au 9 avenue Béziou, à Billère, l’Ehpad « Ma Maison », est directement géré par les Petites sœurs des pauvres, une structure installée dans trente et un pays répartis sur les cinq continents. Elle se donne notamment pour mission d’accueillir et de servir des personnes âgées pauvres, sans distinction de cultures ou de religions. À Billère, l’établissement fonctionne avec une quarantaine de salariés, mais aussi avec des religieuses présentes jour et nuit. Il compte 64 résidents dans la partie Ehpad et 14 en résidence seniors.
